Raison de plus pour préférer la compagnie des chats

Une étude publiée le 15 avril dernier par trois chercheurs français vient confirmer une autre étude, réalisée en 2016 par des universitaires américains sur le même sujet : les personnes autistes réagiraient moins aux émotions affichées sur les visages humains qu'à celles exprimées par les animaux !

Les autistes ne manquent pas d’empathie

L’empathie, ce concept un peu flou, serait cette capacité à percevoir et à déduire les états mentaux des autres. Les mécanismes de ces prédispositions, apparemment déterminés par des gènes, restent opaques, n'ayant pas encore révélé tous leurs secrets.

On dit souvent que les personnes avec TSA n’auraient pas accès à l’empathie, parce qu’il leur serait difficile de percevoir les états émotionnels d’autrui. Eh bien c’est faux !

Les études citées plus haut laissent entendre que les autistes n’ont aucun problème pour communiquer avec les animaux et ressentir leurs émotions. Les difficultés, ils les rencontrent plutôt lorsqu'ils sont en présence d’autres humains...

Expressions humaines versus expressions animales

L’étude française publiée cette année a utilisé des photographies de diverses espèces, exposées par paires aux participants. Ces derniers devaient ensuite choisir la photo représentant l’espèce dont ils pensaient le plus facilement comprendre les émotions.

En général, tous les humains ont tendance à se sentir plus ou moins affectés par les émotions des animaux en fonction des espèces. Plus un animal est proche de nous, d’un point de vue de son évolution, plus ses émotions ont des chances de nous toucher. C’est pourquoi les gens peuvent écraser une mouche sans état d’âme, mais réagissent tout autrement quand ils tuent un chien sur la route…

Les chercheurs ont repris cette échelle des sensibilités envers les espèces comme standard, en vue de référencer les réactions des participants.

Autistes et non-autistes ont réagi de la même façon par rapport au gradient des sensibilités envers les espèces animales. En revanche, chez les personnes avec TSA, le score de compréhension des émotions humaines s’est révélé particulièrement faible. Il leur paraissait aussi difficile de comprendre l’état mental d’un autre humain que celui d’un crapaud !

Trop de simagrées chez les humains ?

La lecture des expressions faciales n’est donc pas déficitaire chez les autistes. Le problème, c’est plutôt de leur donner du sens dans un contexte global de socialisation entre humains. Par exemple, si on aperçoit quelqu’un en train de rire, il n’est pas toujours facile de savoir si cette personne rit parce qu’elle est joyeuse, parce qu'elle se moque, ou parce qu’elle se sent gênée…

Les humains ne sont pas fiables dans l’expression de leurs émotions. Certains font semblants d’être heureux de vous voir, alors qu’ils pensent le contraire. D’autres se retiennent de montrer leur chagrin lorsqu’ils ont envie de pleurer. Avec toutes ces mascarades, toutes ces pudeurs à exprimer un ressenti et et avec tout le poids des conventions sociales, les émotions humaines s’avèrent aussi complexes à comprendre que des calculs de dérivées !

Chez les animaux, à l’inverse, l’expression des émotions semble plus naturelle, beaucoup plus spontanée et plus sincère. Les animaux ne font jamais semblant… Même si leurs visages restent un peu moins expressifs que ceux des humains, il est bien plus simple d’interpréter les signes qu’ils nous adressent.

À quoi ça sert tout cela ?

D’après les auteurs de cette recherche, ces résultats pourraient contribuer à améliorer le dépistage de l’autisme, ainsi que l’accompagnement des personnes avec TSA et la façon dont les non-autistes communiquent avec elles.

À travers cette étude, les auteurs remettent aussi l’humain à sa juste place : une espèce animale parmi d’autres, avec ses forces et ses faiblesses, en aucun cas supérieure aux autres.

Je comprends mieux, maintenant, pourquoi je préfère la compagnie des chats !


 

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