Ben voilà, maintenant y a un blanc !

 

Ma grande fille et son conjoint sont venus passer le week-end à la maison. Fidèles à nos habitudes, ma fille et moi nous enfermons dans la salle de bain pour une petite toilette matinale (et surtout pour discuter tranquillement entre femmes, à l’abri des jugements masculins…).

Le problème, ce matin, c’est que l’une d’entre nous a oublié de verrouiller la porte de la salle de bain. Tandis que nous papotons à voix basse, pour ne pas réveiller ceux qui font encore la grasse matinée (et surtout pour que personne n’intercepte nos échanges confidentiels…), quelqu’un frappe à la porte et entre, sans nous laisser le temps de comprendre la situation.

« Oh excusez-moi ! » bredouille mon gendre, planté dans l’entrebâillement de la porte. Encore à moitié endormi, en caleçon et les cheveux en vrac, il justifie la posture embarrassante dans laquelle il se trouve : « La porte n’était pas fermée et il n’y avait pas de bruit..., alors je ne pensais pas vous trouver ici.. »

Confus, il fait demi-tour et referme la porte derrière lui.

Face au miroir, son crayon à sourcils à la main, ma fille reste silencieuse un long moment, puis s’exclame soudain : « Ben voilà, maintenant y a un blanc ! »

Je sursaute et je regarde son reflet dans le miroir, mais je ne constate rien de particulier. J’ai beau écarquiller les yeux, je ne remarque pas d’erreur dans l’épilation de ses sourcils, ni de tâche d’eau de Javel sur son chemisier…

Perplexe et presque inquiète, je lui demande : « Où ça, un blanc ? »

Elle écarquille les yeux à son tour avant d’éclater de rire : « Mais enfin Maman, un blanc… dans la conversation ! On a perdu le fil de la conversation ! »

Moi aussi, finalement, je préfère en rire. Je n’ose pas avouer à ma fille qu’à cet instant, dans ma tête, je visualise le morceau de fil que nous venons de perdre... Bien sûr que je comprends le sens des expressions, il ne faut pas me prendre pour une idiote quand même ! Alors nous rions ensemble de ma lenteur à saisir le sens des expressions imagées, parce qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer et parce que je suis en présence de ma fille, en toute sécurité.

Il arrive souvent que mon cerveau « bugge » de la sorte, sur une expression imagée. Dans d’autres circonstances, entourée de gens moins bienveillants, je n’ai pas toujours eu envie d’en rire, je le reconnais. Cette façon surprenante de « voir » les choses nommées, parmi d’autres difficultés à saisir l’implicite, génèrent le plus souvent des malentendus et empoisonnent la communication.

Tant pis, c’est comme ça… Alors pour continuer d’en rire, je vous conseille une balade sur ce site, à la découverte d’expressions imagées illustrées.


 

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