Le syndrome d’Asperger, un truc de gosses ?
Une vidéo,
actuellement en partage sur les réseaux sociaux, illustre bien à
quel point il est urgent de sensibiliser les soignants aux
TSA ! On y découvre Audrey, une femme diagnostiquée
autiste, qui témoigne de propos violents tenus par des
professionnels du soin.
Il arrive souvent
que des gens de notre entourage tiennent des propos blessants au
sujet de l’autisme. Quand Tata Odette, par exemple, jette sur nous
son regard bovin en soupirant : « Pff, encore un truc à
la mode... », ou lorsqu’une copine sympa affirme : « Oui
mais tu sais, on est tous un peu autiste », passe encore…
C’est frustrant et énervant, mais on peut leur pardonner de
manquer d’informations sur les TSA.
En revanche, qu’un
médecin s’autorise à douter de la validité d’un diagnostic, et
cela en quelques coups d’œil, c’est inadmissible. De même,
comment est-il possible qu’un interne imbu d’ignorance affirme
que le syndrome d’Asperger est un « truc de gosses » ?
Dans les premiers
mois qui ont suivi mon diagnostic, ayant connu une mésaventure
identique à ce qu’a vécu Audrey, je me suis sentie agressée et
humiliée moi aussi. Mon médecin généraliste étant absent, j’ai
un jour été reçue par son remplaçant. J’ai alors cru bon lui
faire part de mon diagnostic, supposant qu’il cernerait mieux les
troubles psychosomatiques pour lesquels je consultais.
Grossière erreur de
ma part ! Le médecin remplaçant a haussé les épaules :
« Mais enfin, Madame, n’utilisez pas un terme que vous ne
connaissez pas ! » Il a poursuivi en m’expliquant que
l’autisme, ce n’était pas ça… Comme je n’avais pas envie de
me laisser faire, j’ai cherché à argumenter, à lui expliquer que
l’on pouvait être une personne autiste sans que « ça se
voit ».
Peine perdue… Il
n’était pas disposé à m’écouter, encore moins à changer
d’avis sur la question. Il s’est résigné quand je lui ai
mentionné mon diagnostic, mais sans conviction. Comme Audrey dans la
vidéo, je me suis sentie rabaissée, reniée et je suis ressortie du
cabinet médical à la fois accablée et en colère.
J’ai l’impression
qu’Audrey et moi ne sommes pas les seules à avoir subi les
sarcasmes de professionnels du soin. D’après divers témoignages
que j’ai pu lire ou entendre, d’autres femmes sont souvent
malmenées quand elles parlent de leurs troubles autistiques.
Les médecins se
montreraient-ils compréhensifs en présence des leurs patients
masculins ? C’est possible, puisque l’on sait maintenant que
les femmes sont victimes d’inégalités dans le domaine de la
santé, en raison de stéréotypes liés au sexe.
Quoi qu’il en
soit, nos déboires avec les médecins illustrent bien le problème
de la formation : tant qu’ils ne seront pas formés aux TSA
dans leur cursus, ils continueront à se moquer des femmes qui
oseront parler d’autisme en consultation.
Ci-dessous, vous
trouverez le témoignage d’Audrey en vidéo, avec un livret de
sensibilisation et des ressources, à télécharger et à diffuser
sans modération !
"T'as pas l'air autiste !", un dépliant pour lutter contre les clichés.
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