Articles

Affichage des articles du mai, 2022

Ben voilà, maintenant y a un blanc !

Image
  Ma grande fille et son conjoint sont venus passer le week-end à la maison. Fidèles à nos habitudes, ma fille et moi nous enfermons dans la salle de bain pour une petite toilette matinale (et surtout pour discuter tranquillement entre femmes, à l’abri des jugements masculins…). Le problème, ce matin, c’est que l’une d’entre nous a oublié de verrouiller la porte de la salle de bain. Tandis que nous papotons à voix basse, pour ne pas réveiller ceux qui font encore la grasse matinée (et surtout pour que personne n’intercepte nos échanges confidentiels…), quelqu’un frappe à la porte et entre, sans nous laisser le temps de comprendre la situation. « Oh excusez-moi ! » bredouille mon gendre, planté dans l’entrebâillement de la porte. Encore à moitié endormi, en caleçon et les cheveux en vrac, il justifie la posture embarrassante dans laquelle il se trouve : « La porte n’était pas fermée et il n’y avait pas de bruit..., alors je ne pensais pas vous trouver ici.. » Confus, il fait demi

Raison de plus pour préférer la compagnie des chats

Image
Une étude publiée le 15 avril dernier par trois chercheurs français vient confirmer une autre étude, réalisée en 2016 par des universitaires américains sur le même sujet : les personnes autistes réagiraient moins aux émotions affichées sur les visages humains qu'à celles exprimées par les animaux ! Les autistes ne manquent pas d’empathie L’empathie, ce concept un peu flou, serait cette capacité à percevoir et à déduire les états mentaux des autres. Les mécanismes de ces prédispositions, apparemment déterminés par des gènes, restent opaques, n'ayant pas encore révélé tous leurs secrets. On dit souvent que les personnes avec TSA n’auraient pas accès à l’empathie, parce qu’il leur serait difficile de percevoir les états émotionnels d’autrui. Eh bien c’est faux ! Les études citées plus haut laissent entendre que les autistes n’ont aucun problème pour communiquer avec les animaux et ressentir leurs émotions. Les difficultés, ils les rencontrent plutôt lorsqu'ils sont en

Secret en coulisse...

Image
  Cet après-midi, alors que je me rendais à pied jusqu’à la pharmacie de mon quartier, je me suis surprise en train de répéter en boucle la demande que j’allais adresser au commerçant : « Bonjour, je voudrais un tube de Xxxxxx, des dosettes de Xxxxxx et du Xxxxxx en comprimés à avaler, s’il vous plaît. » « En-com-pri-més-à-a-va-ler », j’insistais bien sur cette précision, qui m’éviterait le désagrément de sursauter si on me répondait : « Vous les voulez comment vos comprimés, effervescents ou à avaler ? » J’ai l’impression de m’être livrée à ce petit jeu depuis toujours : répéter mon texte avant d’entrer en scène, comme si apprendre quelques phrases par cœur allait me protéger des imprévus ! Pendant des années, je n’ai pas eu conscience de cette habitude.  Et puis j’ai reçu un diagnostic de syndrome d’Asperger et j’ai rencontré d’autres personnes autistes. En discutant avec elles, j’ai réalisé qu’il s’agissait d’une pratique courante, que je n’étais pas la seule à m’entraîner avant

Le syndrome d’Asperger, un truc de gosses ?

Image
  Une vidéo, actuellement en partage sur les réseaux sociaux, illustre bien à quel point il est urgent de sensibiliser les soignants aux TSA  ! On y découvre Audrey, une femme diagnostiquée autiste, qui témoigne de propos violents tenus par des professionnels du soin.   Il arrive souvent que des gens de notre entourage tiennent des propos blessants au sujet de l’autisme. Quand Tata Odette, par exemple, jette sur nous son regard bovin en soupirant : « Pff, encore un truc à la mode... », ou lorsqu’une copine sympa affirme : « Oui mais tu sais, on est tous un peu autiste », passe encore… C’est frustrant et énervant, mais on peut leur pardonner de manquer d’informations sur les TSA.   En revanche, qu’un médecin s’autorise à douter de la validité d’un diagnostic, et cela en quelques coups d’œil, c’est inadmissible. De même, comment est-il possible qu’un interne imbu d’ignorance affirme que le syndrome d’Asperger est un « truc de gosses » ?   Dans les premiers mois qui ont suivi mon diag

L'autisme au féminin (syndrome d'Asperger)

Image
Depuis toujours, on dit de moi que je suis bizarre, que je ne fais rien comme tout le monde, que je suis une sauvage. Des médecins, consultés depuis l’enfance, ont déclaré que je souffrais d’immaturité affective, de troubles anxieux, de dépression, d’anorexie… Pendant des années, je me suis efforcée à dissimuler mes bizarreries, à me comporter comme le souhaitaient les gens « normaux », afin d’être acceptée parmi eux. Puis un jour, alors que j’avais plus de cinquante ans, d’autres médecins m’ont diagnostiquée autiste Asperger ! Comme beaucoup de femmes autistes, j’étais passée entre les mailles du filet. Alors j’ai décidé d’écrire un livre, Celle qui souriait trop pour être autiste , dans lequel je raconte ce parcours compliqué. En complément de mon témoignage, vous trouverez dans le livre des informations sur des thèmes plus généraux, comme les manifestations de l’autisme chez les femmes, l’art du camouflage, les auto-diagnostics, les aides et les droits... Lorsque je recherchai

On respecte l'horaire, ou pas... ?

Image
  Avec Matthieu, je me suis vite sentie à l’aise. Doux et souriant, il m’a posé des questions inhabituelles, intéressantes, auxquelles j’ai répondu sur un ton presque décontracté. ( Lien vers la vidéo ).   Tout se passait donc bien jusqu’à LA demande qu’il n’aurait jamais dû formuler… À la trente-septième minute précisément, le voilà qui m’invite à poursuivre l’entretien, au-delà de l’horaire que nous avions fixé !   Mais enfin Matthieu, tu devrais savoir qu’on ne demande jamais à une personne autiste de modifier son emploi du temps, comme ça sans prévenir !   Vingt-cinq secondes plus tard, j’affiche un sourire embarrassé tandis que le rouge commence à me monter aux oreilles. Je m’empresse d’évoquer la fatigue qui me guette si je discute trop longtemps. Et comme j’ai toujours ce besoin pressant de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité, je me trémousse en reconnaissant qu’il s’agit aussi « de mes petites rigidités »…   Pendant ce temps, je conserve le sourire pour faire

Pourquoi aimez-vous autant les chats ?

Image
  Question à laquelle j’hésite à répondre, à la fin de la vidéo de Santé Magazine (voir lien ci-dessous), car je n’y avais jamais vraiment réfléchi…   J’aime les chats parce qu’ils sont beaux, élégants, soyeux et parce qu’ils sentent bon… D’accord, mais encore ? Les chats auraient-ils un « fonctionnement autistique », comme je tente de l’évoquer, sans trop savoir où cela va me conduire ?   Les chats ne sont pas doués pour socialiser, sauf lorsqu’ils se retrouvent dans le partage d’un intérêt commun. Mes chats dans le jardin, par exemple, sont tout à fait capables de s’accorder quand il s’agit de coincer un lézard dans un coin, et de s’assurer, tous ensemble, que la proie ne s’échappera pas.   Les chats disent toujours la vérité, même si elle n’est pas bonne à dire… S’ils sont de mauvais poil et n’ont pas envie de communiquer, ou si vous ne leur plaisez pas et qu’ils refusent votre contact, ils vous le font savoir d’un regard noir et de quelques battements secs de la queu